Pour ce parcours, vous devez vous munir d’un forfait de remontée mécanique comprenant l’aller-retour par la télécabine plus la montée simple avec le télésiège des Autannes (d’augustana, alpage d’août). À la descente de ce dernier, de suite à droite par un chemin facile à faible déclivité, suivez l’invitation des pelouses et de la lande à rhododendrons.

Après trente minutes de marche et une fois passé sous le lac temporaire de Charamillon, vous rencontrerez l’intersection avec le chemin montant directement de la télécabine. Vous emprunterez celui-ci au retour. Le bon sentier se redresse tout comme les pentes et, au détour d’un virage, vous serez peut-être saisis par le spectacle de la chute de sérac. Malgré un recul marqué et une diminution graduelle de son épaisseur, le front du glacier reste impressionnant. Attention : en période printanière, parfois le franchissement de névés sous le bec du Picheu peut s’avérer extrêmement périlleux. Il est donc préférable de renoncer, en l’absence de matériel d’alpinisme (crampons, piolet). Au fur et à mesure de l’ascension par une série de lacets, le vaste cirque du bassin d’accumulation dévoile ses dimensions, dominé par de formidables aiguilles de granite beige (aiguille du Chardonnet, Grande Fourche, Aiguilles du Tour…).

Le chemin va se rapprocher progressivement du glacier pour prendre pied sur la moraine latérale. Avant cela, il faut franchir un passage aérien, taillé dans la roche. Il est équipé de mains courantes : pas de précipitation et tout ira bien. L’ultime montée consiste à suivre la crête morainique, sans difficulté particulière, jusqu’au pied d’un promontoire rocheux haut d’une vingtaine de mètres environ. C’est ici qu’ont été construits les anciens (en bois) et nouveaux (en dur) refuges Albert Ier. Cette dernière longueur reste plus longtemps enneigée et peut présenter des risques : neige très molle en journée ou dure suite au regel nocturne fréquent même en été à 2 700 m d’altitude. Le refuge propose une bonne restauration moyennant un surcoût lié à l’héliportage des denrées et des moyens. En amont et en suivant le vol des chocards à bec jaune, ces corbeaux de montagne (appelés à tort choucas) qui connaissent l’heure et l’endroit, une vaste zone rocheuse offre d’agréables sites de pique-nique. Respectez l’environnement : ramassez bien tous vos déchets. Peut-être lors de cette pause pourrez-vous observer la progression d’une cordée d’alpinistes sur le retour de course : et c’est l’occasion de prendre la dimension à l’échelle humaine de ces espaces.

L’itinéraire de retour, identique à l’aller jusqu’au croisement sous le lac de Charamillon, descend ensuite dans l’alpage parmi les rhododendrons. Le chemin très bien entretenu vous guidera immanquablement à la télécabine.